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LE MAITRE INCONNU
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2 août 2010

Le maître inconnu

J’aurais pu m’appeler Gérard ou Sharuk, Tom ou encore Eduardo. Tu peux m’appeler comme bon te semble, je suis le maître inconnu, inconnu de toi, inconnu du monde, encore un peu inconnu à moi-même mais je me soigne.

Ce qui est important ce n’est pas mon prénom mais mon essence. Ce qui est important c’est qu’après avoir fait connaissance avec elle et donc avec moi, tu puisses mieux respirer dans ta vie quotidienne d’être humain et faire un peu plus d’espace à ta vie essentielle.

Je suis un homme ordinaire. J’aime le ciel, la terre, les oiseaux, la musique, les femmes, j’aime rire. Je n’aime pas souffrir. Comme vous.

Je ne suis pas né dans l’amour, en tous cas, pas dans ce monde ci. L’amour, il m’a fallu le chercher, l’imaginer, l’épier, le suivre. Je lui ai couru après dans le ventre de ma mère, dans ma jeunesse trop rapide, sur les lèvres de la première femme à qui j’ai donné un baiser. Je lui ai couru après dans les circuits compliqués de la mécanique auto dont j’ai fait mon métier, je  lui ai couru après du matin au soir et du soir au matin dans les sourires de bistrot, sur les nappes des tables, assis, debout, couché, dans la rue sous le soleil, entre les arbres, dans la très compliquée existence a priori absurde d’un homme ordinaire.

Il n’est pas facile de rattraper l’amour. J’ai pensé longtemps qu’il courait très vite, qu’il avait des jambes d’athlète ou des ailes d’ange et qu’il échapperait toujours à ceux qui comme moi n’avaient ni les jambes appropriées ni les ailes. Il m’a fallu du temps pour comprendre que je m’étais trompé, que l’amour ne se cherche pas, qu’il se trouve. L’amour existe de toute éternité dans un lieu inimaginable, un réduit, un séjour secret, une alcôve que chacun d’entre nous garde précieusement dans son être intérieur. Il suffit d’en pousser la porte. Elle n’est jamais fermée. L’amour est là derrière, il attend qu’on vienne le retrouver et il se plante droit comme un i, sourire aux lèvres, heureux. Courir après ne sert à rien, c’est comme essayer d’emprisonner le vent. L’amour c’est en moi que je l’ai trouvé, il m’a suffi de pousser la porte…

Depuis j’ai appris à le connaître un peu mieux. C’est lui qui me fait écrire, c’est lui qui me fait veiller, c’est lui qui me fait aimer mes frères et sœurs de l’humanité et tous les êtres vivants, c’est lui qui me pousse et qui m’habite, c’est encore lui qui fait que vous lisez ces mots.

Lorsque j’ai commencé à écrire, c’était pour trouver un canal d’écoulement à l’énergie invasive qui chaque soir me tenait éveillé très tard et dont je ne savais quoi faire. Le tremblement particulier de mes mains, les vibrations subtiles qui frémissaient au bout de mes doigts, l’élan qui me menait naturellement à m’asseoir devant un bout de table firent qu’un soir, je sortis une feuille de papier. Mon stylo, ou peut être était-ce un crayon, a couru sur la surface blanche une bonne partie de la nuit.

J’étais fatigué mais ravi, un peu perplexe, un peu étonné, mais joyeux. Mon premier cahier, je lui dois d’être né une nouvelle fois, sur des bases plus solides. Plus heureuses aussi.

J’étais un homme en devenir, un être en construction qui feuille après feuille, rassemblait les pièces de lui-même.

Depuis, j’ai rempli d’innombrables pages de cahiers et rassemblé beaucoup des morceaux du puzzle qui me compose. Petit à petit, sans bien m’en rendre compte, page après page, nuit blanche après nuit blanche, j’ai bâti une sorte de biographie mais surtout une histoire du monde, une encyclopédie de l’univers, un immeuble de 30 étages avec des bureaux ouverts et des boîtes vides à remplir, avec des lumières vives et de l’amour en couleurs.

C’est cet immeuble que je propose que nous visitions ensemble, si vous avez le temps, si vous avez l’envie, si vous voulez vous aussi pousser la porte de votre propre vie et entrez dans l’espace merveilleux de l’essentiel.

C’est avec joie que je me propose de vous servir de guide sur l’étroit chemin qui mène à vous-même. Je suis le maître inconnu.

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Commentaires
J
cher Monsieur , excellente analyse ," La porte est étroite , qui la trouvera " ? Elle est au fond du coeur , c'est le seul endroit ou l'homme ne va jamais . Amitié .
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LE MAITRE INCONNU
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